Radio-Cité est issue de l’imagination d’un grand homme de radio, Marcel BLEUSTEIN, patron de Publicis. Il rachète en 1935 la petite radio privée Radio LL pour en faire le plus célèbre et le plus populaire poste privé de l’avant guerre. Avant même de rebaptiser la station et de refondre entièrement les programmes, il s’attache à améliorer sensiblement ses conditions d’écoute, en changeant d’émetteur, de matériel, de studios et de longueur d’ondes. La station est ainsi audible dans d’excellentes conditions en région parisienne mais aussi sur le reste du territoire. Avec Radio-Cité, Marcel BLEUSTEIN a sorti la radio du cercle restreint des passionnés de technique appelés sans-filistes, pour en faire un média populaire, influent et lucratif. Malheureusement, la guerre et le monopole de la radio à la Libération ont empêché Radio-Cité de devenir le socle de la radio privée d’aujourd’hui.

21 mai 1935 :
Marcel Bleustein rachète Radio LL

29 septembre 1935 :
Radio LL laisse la place à Radio Cité

juin 1940 :
La station se tait, l’émetteur sera réutilisé par les allemands.

Radio-Cité utilise un ton décontracté, adapté de la radio américaine par Marcel Bleustein, qui jure avec le hiératisme des radios françaises. Alors que les radios d’État et le Poste Parisien ne diffusent que deux heures le matin, une heure le midi et deux heures le soir, Radio-Cité émet de 6 heures du matin à minuit et propose 125 heures de programme par semaine composées d’émissions de divertissement et de musique, principalement du jazz pour laquelle Marcel Bleustein a fait venir des disques des États-Unis, mais aussi de sessions complètes d’information dénommées la Voix de Paris. En tant que radio commerciale privée, la publicité de marque occupe une place importante dans les programmes de Radio-Cité qui sollicite ses vedettes5 et animateurs6 pour faire la promotion des marques. Marcel Bleustein invente les slogans chantés pour la radio.

Émissions

  • Minute du bon sens : émission de format très court (une minute), diffusée à partir de 1935 et présentée par Saint-Granier qui y parle de la vie quotidienne, renommée ultérieurement La Minute de Saint-Granier et diffusée jusque dans les années 1960.
  • Le Crochet radiophonique : Radio-Cité lance ce radio-crochet en 1936, présenté par Jacques Canetti, dans lequel des amateurs chantent devant un jury présidé par une vedette qui chante l’une de ses chansons à la fin de l’émission. Le gagnant recevait 1000 francs et un coffret de Monsavon qui sponsorisait l’émission.
  • Le Music-hall des jeunes : radio-crochet diffusé en direct du théâtre des Ambassadeurs ou du cinéma Normandie tous les lundis puis mardis soirs à partir de 19h55. Cette émission de Jacques Canetti, sponsorisée par Lévitan et présentée par Georgius puis Saint-Granier, est destinée à révéler de jeunes vedettes de la chanson et a lancé quelques jeunes chanteurs, notamment Édith Piaf et Charles Trenet. Irène de Trébert remporte l’édition 1938.
  • Les plus de quinze ans
  • Le couple le plus heureux de France ou Les Fiancées de Byrrh : émission de Saint-Granier durant laquelle un couple idéal vient parler de son amour.
  • Les chansonniers en liberté : émission dans laquelle des chansonniers se moquent des hommes politiques et des vedettes du spectacle.
  • Le Club des Loufoques : émission humoristique de Pierre Dac et Fernand Rauzéna composée de chansons délirantes et de sketchs mettant en scènes des personnages insolites comme le commissaire Lachnouf, MM. Charpailloux, Bouillongras et Fraisaulard.
  • Jeu des Questions : jeu ancêtre du jeu des mille francs, animé par Julien et Claude May et diffusé à partir de 1937, dans lequel les concurrents répondent aux questions en direct devant le public de la salle.
  • Autour de la table, puis La Famille Duraton : célèbre feuilleton quotidien de Jean-Jacques Vital, diffusé de 13h à 13h20 à partir du 13 janvier 1937, dans lequel une famille fictive, composée du père fonctionnaire, de son épouse, de leur fils et de leur fille, puis plus tard de son fiancé, y commente l’actualité. Ce feuilleton est repris après la guerre sur Radio-Luxembourg jusqu’en 1966.
  • Sur le banc : émission à sketches créée en 1937 et mettant en scène deux sans-abris, Carmen (Jane Sourza) et La Hurlette (Raymond Souplex). Elle est reprise après la guerre sur Radio-Luxembourg de 1949 à 1963.

Une pièce de théâtre est diffusée chaque semaine, ainsi qu’un concert.

L’information

Le Journal Parlé de Radio-Cité s’appelle La Voix de Paris. Son titre a été trouvé par Tristan Bernard à la demande de Marcel Bleustein . Il est réalisé par une équipe de dix journalistes du journal l’Intransigeant menés par Jean Antoine qui en prend la direction. Pour les sujets demandant plus de développement et pour des interviews, l’équipe de journaliste créé Radio-Cité Magazine. C’est dans le domaine de l’information que Radio-Cité innove le plus et va jusqu’à concurrencer la presse écrite en envoyant des reporters sur tout le territoire et à l’étranger et en n’hésitant pas à interrompre ses programmes pour diffuser des nouvelles importantes. C’est ainsi que le 22 juin 1937 Jean Guignebert et Jean-Jacques Vital diffusent l’annonce en léger différé de l’Élysée de la composition du nouveau ministère Chautemps huit minutes après sa divulgation enregistrée parmi la foule grâce à un micro-boutonnière, qu’en mars 1938 Radio-Cité diffuse l’enregistrement du discours du chancelier autrichien Schuschnigg qui annonce sa démission et que le journaliste sportif Alex Virot, en Autriche pour suivre les championnats du monde de ski alpin 1938, abandonne les compétitions pour venir au plus vite à Vienne le 10 mars 1938, où il fait vivre en direct aux auditeurs par téléphone, et malgré la censure, l’entrée des troupes allemandes . La presse écrite contre-attaque et limite ses possibilités dans le domaine de l’information. Pour contourner la difficulté Radio-Cité crée le 27 janvier 1939 La minute du groupement des journaux d’opinion, dans laquelle les éditorialistes de la presse d’opinion lisent chaque soir au micro leur article du lendemain.

Animateurs et comédiens

Equipe de Direction :
– Marcel BLEUSTEIN
– Jacques MEYER
– Francis-Louis DREYFUS
– Jacques MEYER
– Jacques SCHOELLER
– GEDOVIUS
– Jacques CANETTI
– A.M. JULIEN
– Jean VALLAURIS
– Maurice PENIN
– Claude PECHERAL
– Lulu CAZAVAN

Equipe d’animation :
– M. TEISSEIRE
– SAINT GRANIER
– Jane SOURZA
– Raymond SOUPLEX
– NOEL-NOEL
– Suzanne SERGE
– Yvonne GALLI
– Jean-Baptiste EVRARD
– Pierre DAC
– Ded RYSEL
– Jean MARSAC
– Robert ROCCA
– Jean-Jacques VITAL
– Claude PECHERAL
– Michel de BRY
– Jean RIEUX
– DENISYS
– Jean LAURENT
– Lise ELINA
– Louis ROUX
– Ded RYSEL
– Jean-Jacques VITAL
– GEORGIUS

Journalistes :
– Jean ANTOINE
– Gauthier CHAUMET
– Carlos LARRONDE
– L.R. DAUVEN
– Michel FERRY
– Robert BRE
– Jean GUIGNEBERT
– Alex VIROT
– Jean LEUILLIOT
– Pierre CRENESSE

(Source http://100ansderadio.free.fr , http://www.radiotsf.fr et Wikipedia)