Photo : Copie d’écran Youtube
La pièce a été enregistrée pour la RTF le 3 octobre 1950 et diffusée le 27 novembre suivant.
Réalisation de Raymond Rouleau et Pierre-Christian Renard, musique de Jean Wiener
avec Daniel Gélin (Frank), Raymond Rouleau (le monsieur), Jane Marken (Lotte), Danièle Delorme (Sissy), Françoise Lugagne (Minna), Jacqueline Roman (Bertha), Yves Brainville (M. Holst), Gérard Oury (Kromer), Numes Fils (Timo), André Valmy (le commissaire), Jean Brochard, Pierre Marteville, Blanche Sylvain
Résumé
Sous l’occupation allemande, Frank Friedmaier vit dans une oisiveté dorée, chez sa mère, tenancière de bordel, faisant l’amour avec les filles de la maison ou les épiant, avec les clients, par le vasistas de la cuisine.
Parmi les comparses plus ou moins louches qu’il fréquente au bar-restaurant de Timo, figure Fred Kromer, personnage fangeux, criminel au besoin. Sur son incitation, Frank poignarde, par défi et par jeu, un officier de l’armée d’occupation et lui vole son revolver qu’il convoitait. Puis, à la suite d’un marché conclu avec Kromer, qui procure des montres de collection à un général ennemi, il s’introduit à l’horlogerie Vilmos, qu’il fréquentait dans son enfance : comme la sœur de l’ancien horloger l’a reconnu, il l’abat froidement. Frank partage avec Kromer le prix des montres volées et obtient une « carte verte » de laisser-passer dont il usera au point de se rendre suspect.
Il sort avec la fille de son voisin de palier, Sissy Holst, qui l’aime ; mais il laisse à Kromer le soin de la déflorer dans l’obscurité, au terme d’une mise en scène odieuse. Sissy, qui a découvert le stratagème, en devient malade.
Les occupants finissent par arrêter Frank. Emprisonné, celui-ci tâche de se faire à sa nouvelle existence. Il résiste à toutes les questions qu’on lui pose à propos d’une affaire de billets volés et d’espionnage dans laquelle on le croit, à tort, impliqué.
Il n’avouera ses crimes, que l’ennemi ignorait jusqu’alors, qu’après que les Holst seront venus le voir : Sissy, qui l’aime toujours, lui a pardonné et son père, qui a perdu de façon dramatique un fils de son âge, lui témoigne son affection. Fort de cette double assurance, Frank affronte la mort avec courage.
Aspects particuliers du roman
À partir d’un crime prémédité et gratuit se déclenche une série d’actes dont l’immoralité, assumée avec cynisme, fait descendre leur auteur à une abjection écœurante. C’est cependant du fond de celle-ci que sortira, comme un cadeau du destin, la réconciliation d’un être avec lui-même, racheté par un amour épuré dans l’épreuve.
La neige fournit un décor en contrepoint discret de l’action. Un unique retour en arrière fait surgir de l’enfance de Frank le souvenir d’un chat blessé, réfugié dans un arbre où nul ne pouvait l’atteindre, obsession incorporée à l’image de la jeune Sissy meurtrie.