Photo : Capture d’écran Youtube

Après avoir fini les nouilles sautées du traiteur asiatique, est-ce qu’on doit jeter la barquette en plastique dans le bac jaune ? Ou dans la poubelle normale, verte ? Et où ira-t-elle ensuite, cette petite barquette, quand les éboueurs l’emporteront dans leur camion ? Que deviendra-t-elle ? Ce genre de grandes questions métaphysiques, on y pense tous les jours en soulevant le couvercle de la poubelle, mais la plupart du temps on ne creuse pas trop pour avoir les réponses. On se doute que ça ne doit pas être folichon, et que les barquettes, il y en a pas mal qui flottent en microparticules quelque part dans les mers bleues du sud. Alors, mieux vaut se raconter de belles histoires sur le tri, le recyclage, les pulls en laine polaire que l’on sait fabriquer grâce au plastique des bouteilles d’eau, et donc peut-être avec les barquettes du traiteur aussi, si ça se trouve. Pour soulager sa mauvaise conscience d’occidental privilégié, on est prêt à tout. Même à remplir des petits sacs en kraft de riz ou de corn-flakes en vrac. C’est pas grave d’en foutre par terre et que tout se renverse au fond du panier, ce qui compte c’est de se sentir un peu moins coupable. Et de pouvoir continuer comme d’habitude son métro-boulot-dodo de la consommation heureuse. Heureusement, il y a des gens qui se penchent sur nos ordures sans se pincer le nez et qui y réfléchissent. Des urbanistes, des sociologues, des activistes qui nous aident à faire le tri sélectif dans nos idées reçues et nos comportements. Pour enfin regarder en face nos déchets, et vivre avec plutôt que d’essayer tout le temps de les enfouir au fond de la poubelle.